Le schéma de rejet : comprendre cette blessure invisible qui influence nos relations
- jennifercoisnon
- il y a 5 jours
- 6 min de lecture
Vous ressentez constamment le besoin d'être rassuré·e dans vos relations ?
Vous avez peur d'être abandonné·e au moindre silence ?
Vous analysez chaque message, chaque comportement, à la recherche de signaux d'alarme ?
Si ces situations vous parlent, vous vivez peut-être avec un schéma de rejet.
Le schéma de rejet est un mécanisme psychologique profondément ancré, souvent invisible de l'extérieur, mais qui génère une souffrance intense au quotidien.
La bonne nouvelle ? Ce schéma n'est pas une fatalité. Il se comprend, se travaille et se transforme.
Dans cet article, vous découvrirez ce qu'est réellement le schéma de rejet, d'où il vient, comment le reconnaître et surtout, comment en sortir grâce à des approches thérapeutiques efficaces comme l'EMDR et les TCC.
Qu'est-ce que le schéma de rejet ?
Le schéma de rejet se caractérise par la conviction profonde que vous allez être rejeté·e, abandonné·e ou exclu·e par les personnes importantes dans votre vie.
Il correspond à une conviction profonde, souvent inconsciente, selon laquelle « je ne mérite pas d’être aimé(e) », « je suis de trop », « si l’on me connaît vraiment, on me rejettera ».
Cette croyance n'est pas rationnelle. Vous savez intellectuellement que ce n'est pas toujours vrai. Mais émotionnellement, la peur du rejet domine et guide vos actions.
Ce schéma peut avoir un impact important sur l’estime de soi, la vie relationnelle et émotionnelle, notamment dans les relations de couple.
Comment se construit le schéma de rejet ?
Le schéma de rejet prend racine dans des expériences relationnelles précoces qui ont créé une blessure d'attachement.
Ces expériences peuvent être :
Des abandons réels ou symboliques (parent absent, décès, séparation)
De la négligence émotionnelle (parent indisponible, froid, distant)
Du rejet explicite ou implicite ("Tu es trop...", "Tu n'es pas assez...")
De la violence ou de la maltraitance (qui envoient le message : "Tu n'es pas digne d'amour")
Un attachement insécure avec les figures parentales
Ces expériences ne sont pas toujours dramatiques. Parfois, c'est l'accumulation de petites blessures répétées qui construit le schéma de rejet.
L'enfant intériorise alors un message fondamental : "Je ne suis pas digne d'être aimé·e. Si je me montre tel·le que je suis, on va me rejeter."
Comment le schéma de rejet se manifeste à l’âge adulte ?
Le besoin constant de réassurance
Vous avez besoin que l'autre vous confirme régulièrement qu'il vous aime, qu'il ne va pas partir, que tout va bien.
Un silence de quelques heures ? Vous commencez à angoisser.
Un message plus court que d'habitude ? Vous vous demandez si quelque chose ne va pas.
Ce besoin de réassurance est épuisant pour vous et pour l'autre, mais vous ne pouvez pas vous en empêcher.
L'hypervigilance relationnelle
Vous analysez en permanence le comportement de l'autre, à la recherche de signes de désintérêt, de froideur ou de distance.
Vous interprétez chaque détail :
"Il a mis plus de temps à répondre, c'est qu'il ne m'aime plus"
"Elle n'a pas souri en me disant bonjour, elle va me quitter"
"Il a oublié ce détail, je ne compte pas pour lui"
Cette hypervigilance vous maintient dans un état d'alerte constant et anxieux.
La peur de l'abandon
La peur d'être abandonné·e domine votre vie relationnelle.
Vous anticipez constamment la fin de la relation, même quand tout va bien. Vous vous préparez mentalement au pire pour ne pas être surpris·e.
Cette peur peut vous pousser à :
Vous accrocher à des relations toxiques ou insatisfaisantes (par peur d'être seul·e)
Saboter les relations saines (pour partir avant d'être abandonné·e)
Éviter les relations intimes (pour ne pas risquer de souffrir)
La difficulté à être authentique
Vous avez du mal à montrer qui vous êtes vraiment.
Vous vous adaptez en permanence aux attentes de l'autre, vous effacez vos propres besoins, vous dites oui alors que vous pensez non.
Pourquoi ? Parce que vous croyez que si vous vous montrez tel·le que vous êtes, vous allez être rejeté·e.
Les relations qui se répètent
Vous attirez ou vous êtes attiré·e par des personnes indisponibles émotionnellement, distantes ou ambivalentes.
Pourquoi ? Parce que ces personnes confirment votre schéma de rejet.
Votre cerveau cherche inconsciemment à recréer les conditions de votre blessure d'origine, dans une tentative (vouée à l'échec) de la réparer.
La dépendance affective
Vous avez du mal à être seul·e. Vous avez besoin de l'autre pour vous sentir en sécurité, pour valider votre valeur, pour exister.
Quand vous êtes en couple, vous vous fondez dans l'autre. Quand vous êtes seul·e, vous vous sentez vide.
Cette dépendance n'est pas de l'amour. C'est une tentative désespérée de combler le vide laissé par le schéma de rejet.
Les conséquences du schéma de rejet
Le schéma de rejet impacte profondément plusieurs domaines de la vie:
Sur les relations amoureuses: difficulté à construire des relations stables et saines, sabotage relationnel, dépendance affective, peur de l'engagement (pour ne pas risquer l'abandon), ou surinvestissement (pour éviter l'abandon)
Sur l'estime de soi: sentiment de ne pas être digne d'amour, difficulté à reconnaître sa valeur, auto-critique excessive, honte profonde et comparaison permanente avec les autres.
Sur la vie sociale: difficulté à créer des liens amicaux profonds, peur du jugement, isolement social (pour éviter le rejet), ou hyperadaptation sociale (pour plaire à tout le monde).
Sur la vie professionnelle: difficulté à s'affirmer, peur du conflit, syndrome de l'imposteur, besoin de validation externe constant.
Sur la santé mentale: anxiété, troubles du sommeil, ruminations mentales et épuisement émotionnel.
En quoi les TCC peuvent-elles aider ?
Les thérapies cognitivo-comportementales, et plus particulièrement le travail sur les schémas, permettent de :
identifier le schéma de rejet et comprendre son origine,
faire la différence entre le passé et le présent,
repérer les pensées automatiques liées au rejet,
apprendre à réguler les émotions intenses qu’il déclenche,
modifier progressivement les comportements qui entretiennent la souffrance,
construire une relation plus sécurisante à soi-même et aux autres.
L’objectif n’est pas d’effacer le passé, mais d’aider le cerveau à sortir d’un mode de fonctionnement devenu inadapté, pour retrouver plus de sécurité intérieure et relationnelle.
Comment l'EMDR aide dans le schéma de rejet ?
L'EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une thérapie particulièrement efficace pour traiter les origines traumatiques du schéma de rejet.
Comment ça fonctionne ?
L'EMDR permet de retraiter les souvenirs traumatiques qui ont créé le schéma.
Ces souvenirs sont souvent stockés de manière dysfonctionnelle dans le cerveau. Ils restent "actifs" et continuent d'influencer vos réactions émotionnelles et comportementales dans le présent.
Ce qu'on peut traiter avec l'EMDR :
Les souvenirs d'abandon, de rejet ou de négligence
Les expériences de maltraitance ou de violence
Les relations d'attachement insécures avec les parents
Les situations où vous avez été humilié·e, exclu·e ou rejeté·e
Résultat :
Après un travail en EMDR, ces souvenirs perdent leur charge émotionnelle. Vous pouvez y penser sans revivre la même intensité de souffrance.
Le schéma de rejet se désactive progressivement parce que les racines émotionnelles qui le nourrissaient sont traitées.
Conclusion : sortir du schéma de rejet est possible
Si vous vous reconnaissez dans le schéma de rejet, sachez que vous n'êtes pas seul·e et que ce n'est pas une fatalité.
Ce schéma s'est construit dans votre histoire, souvent en réponse à des blessures précoces. Ce n'est pas de votre faute.
Le travail thérapeutique, notamment avec l'EMDR et les TCC, permet de :
Comprendre les origines du schéma
Retraiter les souvenirs traumatiques
Modifier les pensées et comportements qui maintiennent le schéma
Construire une sécurité intérieure durable
Le schéma de rejet n'est pas une condamnation. C'est une blessure qui peut se soigner.
Vous vivez avec un schéma de rejet ?
Je propose de la téléconsultation pour les personnes résidant en Suisse.
Spécialisée en trauma, EMDR et TCC, j'accompagne les personnes prises dans le schéma de rejet à sortir du cercle de la peur et à reprendre confiance en elles.
FAQ - Questions fréquentes sur le schéma de rejet
Le schéma de rejet, c'est la même chose que la dépendance affective ?
Pas exactement. La dépendance affective est souvent une conséquence du schéma de rejet, mais ce ne sont pas des synonymes.
Le schéma de rejet est la croyance profonde ("Je vais être rejeté·e").
La dépendance affective est un comportement qui découle de cette croyance (chercher la sécurité dans l'autre).
Peut-on "guérir" du schéma de rejet ?
On ne parle pas vraiment de "guérison" mais plutôt de transformation.
Le schéma de rejet ne disparaît pas totalement, mais il se désactive. Vous apprenez à le reconnaître, à ne plus le laisser diriger vos choix, et à construire une sécurité intérieure.
Peut-on travailler sur le schéma de rejet en téléconsultation ?
Oui, absolument. La téléconsultation est tout aussi efficace que le présentiel pour ce type de travail thérapeutique.
L'EMDR se pratique très bien en visio et les TCC également.
Est-ce que tout le monde peut avoir un schéma de rejet ?
Tout le monde peut avoir des moments de peur du rejet, mais tout le monde n'a pas un schéma de rejet.
Le schéma de rejet est présent quand cette peur est chronique, intense et envahissante, et qu'elle impacte significativement votre vie relationnelle.
Mon partenaire a un schéma de rejet, comment l'aider ?
Vous ne pouvez pas "réparer" le schéma de rejet de votre partenaire. C'est un travail thérapeutique qu'il doit faire lui-même.
Ce que vous pouvez faire :
Encourager la thérapie
Prendre soin de vous (ne vous sacrifiez pas)

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